Principales réalisations dans le financement des infrastructures en Afrique en 2018
En 2018, le montant total des engagements pour les infrastructures en Afrique s'est élevé à 100,8 milliards de dollars, soit une augmentation de 24 % par rapport au total des engagements déclarés pour 2017 et de 33 % par rapport à la moyenne de 2015-2017. C'est la première fois que le niveau des engagements dépasse la barre des 100 milliards de dollars.
Qui finance les infrastructures en Afrique ?
Les gouvernements africains ont été la principale source de financement des infrastructures, avec des engagements de 37,5 milliards de dollars (37 % des engagements totaux), suivis de la Chine qui a engagé 25,7 milliards de dollars (25 %), des membres de ICA (20,2 milliards, 20 %), du secteur privé (11,8 milliards, 12 %) et des autres sources (5,6 milliards, 6 %).
Près de la moitié (9,5 milliards de dollars) de l'augmentation de 19,2 milliards de dollars observée en 2018 résulte de la prise en compte, pour la première fois, d'engagements autonomes pris par le secteur privé, notamment dans les secteurs des TIC et de l'énergie. Au cours des années précédentes, les engagements du secteur privé n'étaient recueillis que dans le cadre des PPP. Le reste de l'augmentation provient principalement des engagements plus élevés de la Chine (6,3 milliards de dollars) et des gouvernements africains (3,2 milliards de dollars).
Les membres de ICA se sont engagés à verser 20,2 milliards de dollars*, soit une augmentation par rapport à la moyenne de 19,4 milliards de dollars des trois années précédentes. Ils ont également joué un rôle important dans les réformes institutionnelles et politiques. Le financement des membres de ICA pour les opérations en énergie s'est élevé à 10,2 milliards de dollars, soit près de la moitié des engagements totaux, faisant du secteur de l'énergie le secteur qui a reçu la plus grande part du financement des membres de ICA pour la période 2014-2018, sauf en 2017, où le secteur du transport avait reçu la plus grande part du financement. Le financement de 3,9 milliards de dollars pour le secteur des transports a été inférieur de 40 % à la moyenne de 6,6 milliards de dollars pour la période 2015-2017. Le financement de 5,1 milliards de dollars dans le secteur de l'eau et de l'assainissement en 2018 représente environ 25 % du total des engagements, ce qui est en phase avec sa contribution en 2016 et en 2017. Le secteur des TIC a représenté 503 millions de dollars en engagements et les opérations multisectorielles 527 millions de dollars.
Comme les années précédentes, le Groupe de la Banque Mondiale et la BAD ont été les plus gros contributeurs, fournissant 62% du financement des membres de l'ICA en 2018. L'Afrique de l'Ouest a reçu la part la plus importante des engagements totaux de 2018 (30%, 6 milliards de dollars), suivie de l'Afrique de l'Est (18%, 3,7 milliards de dollars), de l'Afrique du Nord (17%, 3,5 milliards de dollars), de l'Afrique centrale (10%, 2,1 milliards de dollars), de la République Sud Africaine (8%, 1,7 milliard de dollars), de l'Afrique australe (hormis de l'Afrique du Sud) (6%, 1,2 milliard de dollars). Les engagements en faveur d'opérations multirégionales ont représenté 10 % (2 milliards de dollars) du total des engagements des memebre de ICA.
* Ce montant ne comprend pas les engagements de la CE et du Royaume-Uni. A titre de référence, la CE a historiquement engagé plus d'un milliard de dollars en moyenne par an au cours de la période 2012-2016. Le Royaume-Uni a engagé 623 millions de dollars en 2017 et 569 millions de dollars en 2016 et a indiqué qu'il s'attendait à ce que ses engagements pour 2018 soient en phase avec leurs engagements de 2017.
Vue rétrospective 2019 - 2020
D'où viennent les financements
Répartition des financements par région
Répartition des financements par secteur
Principales conclusions du rapport de 2018 :
Les membres de ICA ont continué à jouer un rôle majeur dans le financement des infrastructures en Afrique. Au cours des cinq dernières années, leur soutien s'est maintenu au niveau d'environ 20 milliards de dollars par an. Les membres de l'ICA ont également joué un rôle important dans les réformes institutionnelles et politiques en Afrique.
Les principales sources de la forte augmentation des engagements en 2018 sont : Les dotations provenant des gouvernements africains ont augmenté de 33 % par rapport à la moyenne triennale de 2015-2017 ; les engagements de la Chine ont augmenté de 65 % par rapport à la moyenne triennale précédente ; et pour la première fois, les engagements de Africa 50, de AIIB, du IFAD et du financement autonome du secteur privé en TIC sont inclus.
Tous les secteurs ont bénéficié d'engagements de financements accrus, certains de façon plus accentuée que les autres:
- Les engagements de 32,5 milliards de dollars du secteur des transports en 2018 étaient de 5 % supérieurs à la moyenne triennale (2015-2017) de près de 31 milliards de dollars.
- Les engagements du secteur de l'eau et de l'assainissement, qui sont de 13,3 milliards de dollars, étaient de 21 % supérieurs à la moyenne triennale précédente de 11 milliards de dollars.
- Les engagements du secteur de l'énergie en 2018 se sont élevés à 43,8 milliards de dollars, soit 67% de plus que la moyenne 2015-2017. Il s'agit du niveau d'engagements le plus élevé jamais enregistré dans le secteur.
- Les TIC ont également connu des engagements records en 2018, soit 7,1 milliards de dollars**.
Les estimations des besoins de financement de l'Afrique vont de 130 à 170 milliards de dollars***. Malgré l'augmentation significative en 2018, qui se traduit par un niveau moyen d'engagements légèrement supérieur à 83 milliards de dollars pour la période 2016- 2018, il subsiste néanmoins un déficit de financement de 53 à 93 milliards de dollars par an.
** Les engagements totaux du secteur privé et du secteur public avant 2018 ne sont pas connus en raison d'un changement de méthodologie qui inclut maintenant le financement autonome du secteur privé.
*** African Economic Outlook 2019.