Le secteur des TIC en Afrique et la Chine
Les investissements chinois dans les infrastructures TIC en Afrique ont dépassé 1 milliard de dollars américains pour la première fois en 2015. Ceci a été principalement dû aux activités de l'un des fabricants d'équipement de télécommunications le plus important au monde, Huawei. L'influence de l'entreprise sur la connectivité en Afrique est déjà considérable, et tend à continuer de croître.
Plusieurs mesures financières impliquant Huawei ont été annoncées en 2015 :
Eximbank of China a accepté un accord de prêt préférentiel d'un montant de 338 millions de dollars américains pour financer la deuxième étape du projet NBN (National Broadband Network, réseau national haut débit) au Cameroun, où la société Huawei est déjà très active. L'objectif du réseau de fibre optique est d'améliorer considérablement l'accès Internet très haut débit ainsi que les services tels que la télévision haute définition et les services téléphoniques. Huawei exécutera les travaux de construction ;
Huawei est le contractant du projet pour la Phase Deux du Projet d'extension des infrastructures nationales de fibre optique (NOFBI) au Kenya, pour lequel la Chine finance la mise en oeuvre à hauteur de 107 millions de dollars américains. Le projet fournira une liaison à fibre optique sur 1 600 km reliant les 47 pays et une liaison supplémentaire dédiée à une utilisation militaire. La Phase deux vient s'ajouter aux 4 300 km de câble existants, dont les travaux ont été exécutés en 2009, qui relie 58 villes dans 35 pays.
Au Zimbabwe, TelOne a signé un accord de prêt d'un montant de 98 millions de dollars américains avec Eximbank of China pour l'aider à financer son programme de modernisation de réseau. Huawei est le contractant du projet. Au Togo, 500 bâtiments administratifs seront connectés par un réseau à fibre optique d'une valeur de 22 millions de dollars américains construit par Huawei et financé par China Eximbank. La banque a également accordé un prêt préférentiel d'un montant de 99 millions de dollars américains, pour l'établissement d'un réseau à fibre optique au Niger et un autre prêt préférentiel pour le secteur des télécommunications au Bénin, dont une partie sera utilisée pour développer le réseau haut débit du pays.
Huawei emploie environ 10 000 personnes en Afrique, et privilégie la formation de personnel local sur le continent et en Chine. La société possède des centres de formation en Afrique du Sud, en Égypte, en Tunisie et en Angola, concentrés sur le développement technologique.
L'une des annonces la plus significative de 2015, en termes d'infrastructures TIC en Afrique, a été la mise en oeuvre du système de câble Cameroun - Brésil (CBCS), actuellement dénommé South Atlantic Inter Link, un câble de communications sous-marin dans l'océan Atlantique Sud qui reliera Kribi, au Cameroun, à Fortaleza, au Brésil. Le trafic international entre l'Afrique et l'Amérique est actuellement dirigé via l'Europe occidentale et le CBCS fournira un accès direct entre les deux continents. Les coûts de construction sont estimés à 130 millions de dollars américains, et selon certains rapports, Eximbank of China serait susceptible d'octroyer un prêt d'un montant de 81 millions de dollars américains tandis que les entreprises d'état Camtel, la société chinoise Unicom et la société espagnole Telefónica sont également susceptibles de financer le projet.