Un nouveau rapport identifie les retombées du financement relatif aux développement des infrastructures en Afrique
16 octobre 2017
Le dernier rapport annuel du Consortium pour les Infrastructures en Afrique (ICA), Tendances de financement des infrastructures en Afrique 2016, indique que les investissements en termes de développement des infrastructures en Afrique ont totalisé 62,5 milliards de dollars en 2016, soit une baisse comparativement aux 78,9 milliards de dollars enregistrés en 2015.
Lors de la présentation de la publication annuelle de l'ICA relative aux tendances de financement des infrastructures, qui identifie la manière dont les ressources sont mobilisées pour influencer le développement des infrastructures en Afrique, le coordinateur de l'ICA, Mohamed Hassan, a déclaré :
"J'ai le plaisir de vous présenter le dernier rapport de l'ICA, qui examine les investissements financiers et les dépenses visant à soutenir le développement des infrastructures tout en identifiant également les nouvelles opportunités de mobilisation des ressources.
Pour la première fois, le rapport examine la manière dont les nouvelles ressources sont mobilisées à un niveau national. Ce rapport vise à donner un meilleur aperçu des juridictions au sein desquelles les structures politiques et règlementaires, ainsi que la capacité institutionnelle, ont permis la création d'environnements qui attirent les investissements."
D'autres principales conclusions extraites du rapport 2016 incluent les éléments suivants :
- La totalité des sommes allouées aux infrastructures identifiables par le budget du gouvernement national africain a atteint 26,3 milliards de dollars en 2019, soit une augmentation de 9,6 % comparativement aux 24 milliards de dollars enregistrés au cours de l'année 2015 ;
- Le financement chinois dédié au développement des infrastructures en Afrique a énormément fluctué au cours des dernières années, avec un chiffre de 6,4 milliards de dollars en 2016 suivi par une augmentation de 20,9 milliards de dollars en 2015 et une baisse de 3,1 milliards de dollars en 2014. Entre 2011 et 2016, l'investissement chinois a atteint en moyenne 12 milliards de dollars.
- Au total, les membres de l'ICA* ont annoncé des investissements s'élevant à 18,6 milliards de dollars, soit une baisse de 19,8 milliards de dollars en 2015. A l'exception de la contribution de 7 milliards de dollars provenant de l'initiative "Énergie pour l'Afrique" en 2013, les investissements en provenance des membres de l'ICA sont restés globalement stables au cours des cinq dernières années avec une moyenne de 18,9 milliards de dollars.
- En 2016, les membres du Groupe de coordination arabe (ACG) ont investi 5,5 milliards de dollars dans le développement des infrastructures en Afrique, soit une augmentation constante par rapport à 2015 (4,4 milliards de dollars) et 2014 (3,5 milliards de dollars).
- Si l'on tient compte de la participation du secteur privé, la valeur des projets lors de la clôture financière en 2016 s'élevait à 3,6 milliards de dollars, dont 2,6 milliards de dollars représentaient des capitaux privés. Il s'agit là d'une forte baisse comparativement aux capitaux privés enregistrés en 2015 (7,4 milliards de dollars) et 2014 (5,1 milliards de dollars) ;
- Les investissements dans le secteur de l'eau ont considérablement augmenté, passant de 7,5 milliards de dollars en 2015 à 10,5 milliards de dollars en 2016. Les investissements dans le secteur des transports ont fortement baissé en 2016, passant de 24,5 milliards de dollars comparativement à 32,4 milliards de dollars en 2015. Le financement de projets dans le secteur de l'énergie en Afrique a baissé de 20 milliards de dollars en 2016, alors qu'en 2015, il atteignait 33,5 milliards de dollars. Les investissements de secteur des TCI se sont élevés à 1,6 milliard de dollars en 2016, soit une baisse comparativement au chiffre de 2,4 milliards de dollars enregistré en 2015 ;
- Sur les 62,5 milliards de dollars investis dans le développement des infrastructures en Afrique en 2016, l’Afrique occidentale a reçu des investissements à hauteur de 16,3 milliards de dollars. Elle est suivie par l'Afrique orientale avec 13,1 milliards de dollars et l'Afrique du Nord, avec 12,9 milliards de dollars. L'Afrique australe (excepté l'Afrique du Sud) et l'Afrique centrale ont reçu respectivement 6,5 milliards de dollars et 6,3 milliards de dollars alors que l'Afrique du Sud a reçu 5,9 milliards de dollars.
En 2016, les débours réalisés par les membres de l'ICA* ont totalisé 13,4 milliards de dollars. Il s'agit des débours les plus élevés enregistrés jusqu'alors, ils correspondent à une augmentation de 6 % par rapport aux 12,6 milliards de dollars totalisés en 2015. Les dépenses sont à présent restées stables au cours des cinq dernières années, avec une moyenne de 12,6 milliards de dollars. Les débours réalisés par les membres de l'ICA dans le secteur de l'énergie ont totalisé 6,4 milliards de dollars en 2016. Les débours réalisés dans le secteur du transport ont totalisé 3,7 milliards de dollars et les débours réalisés dans le secteur de l'eau ont totalisé 2,5 milliards de dollars.
Mohamed Hassan conclut :
"L'identification des tendances émergentes qui apporteront de nouveaux types de financements et de nouveaux investisseurs dans le développement des infrastructures en Afrique doit être considérée comme une mission importante. L'objectif de ce rapport est d'aider les parties prenantes à saisir les opportunités qui se présenteront pour mobiliser des ressources plus importantes pour le développement des infrastructures en Afrique afin que la vision de l'ICA selon laquelle tous les Africains doivent avoir accès à des infrastructures fiables et durables puisse devenir une réalité."
Pour consulter et télécharger le rapport complet, veuillez consulter la section Connaissances & Publications du site Internet de l'ICA.
Remarque
*L'ICA constitue une relation tripartite entre les donateurs bilatéraux, les agences multilatérales et les institutions africaines. Tous les pays du G8 (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Russie, Royaume-Uni et États-Unis) sont membres de l'ICA. La Banque mondiale, la Société financière internationale (SFI), la Commission européenne (CE) et la Banque européenne d'investissement (BEI) sont membres de l'ICA. En ce qui concerne l'Afrique, l'adhésion est dirigée par la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque de développement d'Afrique du Sud (BDAS). La République d'Afrique du Sud est le premier pays du G20 membre de l'ICA et non du G8 et le premier pays membre africain.