Tendances de financement des Infrastructures en Afrique – Rapport 2013
16 décembre 2014
Le Consortium pour les infrastructures en Afrique (“ICA”) a publié son rapport annuel 2013 sur les Tendances de Financement des Infrastructures en Afrique, qui indique que, pour la deuxième année consécutive, l'on assiste à une augmentation significative du total des engagements vis-à-vis des secteurs de l'énergie, des transports, de l'eau et des technologies de l'information et de la communication (TIC) en 2013. Les résultats ont été transmis par des membres de l'ICA et sont issus des études indépendantes réalisées sur les flux de financement des secteurs public et privé.
Les membres de l'ICA - les pays du G8, l'Afrique du Sud, la Banque africaine de Développement, la Banque de Développement d'Afrique australe, la Commission européenne, la Banque européenne d'investissement, et le Groupe de la Banque mondiale - ont indiqué des engagements à hauteur de plus 35 % pour 2013, comparativement à 2012, pour atteindre un taux record de 25,3 milliards de dollars. L'augmentation est en grande partie due aux engagements s'élevant à 7 milliards de dollars des agences gouvernementales américaines dans le cadre de l'initiative Énergie pour l'Afrique mise en oeuvre par le Président des États-Unis, Barack Obama. Les signes indiquent que l'augmentation des engagements s'est poursuivie en 2014 tandis que les membres de l'ICA se sont alignés pour supporter des initiatives, y compris l'initiative Énergie pour l'Afrique.
Les engagements du secteur privé, des pays non membres de l'ICA, dont la Chine et l'Inde, du groupe de coordination des fonds et institutions arabes, et d'autres pays européens, ont contribué à des engagements financiers externes s'élevant au total à 52,9 milliards de dollars en 2013, renforçant ainsi la tendance de soutien croissant pour les infrastructures en Afrique, qui a enregistré un financement externe total de 34,3 milliards de dollars en 2011 et de 46,6 milliards de dollars en 2012.
Le rapport indiquait une croissance durable des dépenses consacrées par les gouvernements nationaux africains aux infrastructures. Dans les pays africains pour lesquels des données ont été obtenues, tandis que les budgets ont augmenté de 3 % au cours de la période 2011-13, les affectations budgétaires inhérentes aux infrastructures ont augmenté de 8 % au cours de la même période et 21 pays africains ont indiqué des engagements budgétaires à hauteur d'environ 46 milliards de dollars.
Financiers externes des infrastructures en Afrique
Frustrations liées à la préparation de projets
Les déboursements des membres de l'ICA (à ne pas comparer directement avec les engagements pris au cours de la même année) ont atteint seulement 11,4 milliards de dollars, soit 11 % de moins que ceux déclarés en 2012. D'après le rapport annuel : “Les membres de l'ICA ont identifié l'environnement favorable en tant que défi le plus important inhérent à la préparation de projets, y compris la garantie des attitudes, politiques et pratiques adéquates avec les parties prenantes.” Les questions cruciales incluaient la détermination d'une structure financière de projet.
Les personnes interrogées dans le cadre de l'Enquête annuelle de l'ICA sur le secteur Privé (établie par CbI) ont indiqué la lenteur avec laquelle les facilités gérées par le DFI déboursaient des fonds parmi les contraintes majeures à la mise en oeuvre de projets. “Il semble que les secteurs public et privé partagent les mêmes frustrations lorsqu'il s'agit de préparation de projets, un processus susceptible d’absorber entre 7 et 15 % des coûts totaux du projet,” a déclaré Mark Ford, le directeur général de CbI.
Le rapport indiquait : “La mesure selon laquelle la concentration internationale se déplace vers la résolution du problème des écarts au sein des infrastructures en Afrique est mis en évidence par l'attention que lui accordent actuellement… les hauts dirigeants. Ceci se reflète dans un nombre toujours plus croissant d'initiatives – du fonds innovant Africa50 destiné à aider à garantir les projets d'infrastructures commerciaux développés par la Banque africaine de Développement au Programme potentiellement transformateur de l'Union africaine pour le Développement des Infrastuctures en Afrique à l'initiative américaine Énergie pour l'Afrique, en passant par une série de programmes de l'Union européenne et un financement en provenance de la Chine et d'autres états non membres de l'ICA, plus l'initiative Énergie durable pour tous mise en œuvre par les Nations Unies. Comme le rapport l'indique, l'initiative Énergie pour l'Afrique fait des progrès quant à l'atteinte des objectifs initialement établis par l'initiative d'un accès énergétique croissant en Afrique subsaharienne.”
L'ICA a créé un Réseau de facilités de Préparation de Projets dont l'objectif est une meilleure coordination des projets et de leurs donateurs potentiels au cours de la phase de développement initiale, qui peut se révéler contraignante. Les personnes interrogées issues du secteur privé ont souligné le manque de financement lors des phases initiales en tant que principale barrière à l'entrée sur le marché. Le rapport soulignait le lancement de nouvelles facilités de développement de projets en phase initiale grâce à un partenariat avec les DFI FMO hollandais, l'institution financière panafricaine basée au Laos, et la Facilité pour des énergies durables en Afrique, qui sont “susceptibles de s'avérer être des outils utiles”.
Ce sont les membres de l'ICA qui ont de loin réalisé les engagements les plus importants vis-à-vis du secteur de l'énergie en 2013 : 51,6 % du total, soit 13 milliards de dollars, suivi par le secteur des transports (5,3 milliards de dollars) et le secteur de l'eau (5 milliards de dollars). La part d'engagements la plus importante par région a été consacrée à l'Afrique occidentale (8,5 milliards de dollars, soit 34 % du total), suivie par l'Afrique orientale (6,9 milliards de dollars).
Les états africains ont, quant à eux, l'espoir de fournir des ressources supplémentaires pour financer les projets d'infrastructures. Le rapport indiquait que les “affectations budgétaires nationales’’ semblent augmenter mais que les niveaux d'investissement varient de manière substantielle d'une année à l'autre dans plusieurs pays”.
Chine
La Chine demeure l'investisseur bilatéral le plus important dans le domaine des infrastructures sur le continent. Les prêts ont atteint une valeur de 13,4 milliards de dollars en 2013, quasiment la même qu'en 2012, bien que légèrement inférieure à celle de 2011, et ont tous été consacrés à l'Afrique subsaharienne.
Diversification du Portefeuille du Secteur Privé
L'intérêt du secteur privé est croissant, et a atteint 8,6 milliards de dollars en 2013, stimulé par des projets/programmes de grande envergure tels que le Programme sud-africain des producteurs indépendants des énergies renouvelables (REIPPP) et d'autres projets portuaires importants au Nigeria. L'enquête du secteur privé a identifié le fait que la majorité des investisseurs comptaient sur un taux interne de retour situé entre 16 % et 25 %, et prévoyaient que leurs portefeuilles d'infrastructures en Afrique allait se développer au cours des cinq prochaines années.
Annual Report 2013
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